Les dix-neuf belles enchaînent les défilés - robe en wax, maillot de bain, robe du soir -, dans une salle en ébullition. Les finalistes prennent la parole. Après quatre heures d'un joyeux suspense, le verdict tombe : "C'est la numéro 18 !"

Lyse Amissah, brassard 18, pleure de joie. "Je suis très émue, très reconnaissante et très fière de porter cette écharpe et cette couronne", dit en souriant, le maquillage strié par les larmes, l'étudiante de 22 ans, née en France de parents ivoiriens.

Quelques semaines plus tôt, lors d'une répétition des Miss, la jeune femme élancée aux courts cheveux teints en blond disait vouloir, via l'élection, "se rapprocher de (ses) racines le plus possible", elle qui a "toujours baigné dans la culture ivoirienne".

"Nous vivons en France, nous sommes très fières d'être Françaises et nous avons aussi à coeur de montrer notre culture ivoirienne", observe Flora Sy, présidente du comité Miss Côte d'Ivoire/France. "Et en Côte d'Ivoire, on a aussi envie de montrer que c'est un mélange de cultures, une émigration qui se fait très bien".

Les candidates présentent un projet humanitaire, à l'opposé du "sois belle et tais-toi", estime Mams Yaffa. Lutte contre la dépigmentation de la peau, promotion de l'hygiène, santé, éducation... Des thématiques également mises en avant dans les autres élections de Miss de la diaspora.

Ces derniers jours, Miss Sénégal/France s'est ainsi entretenue à Dakar avec des dizaines de jeunes Sénégalais de "l'impact de l'immigration clandestine, pour éviter qu'ils ne montent sur un bateau", narre Mamadou Thiam, le président du comité d'organisation franco-sénégalais, qui l'accompagnait. Elle a aussi réalisé deux interventions télévisées pour diffuser son message. "On fait les choses à notre petite échelle, sans sponsor" mais avec beaucoup de bonne volonté, remarque-t-il.

Lyse Amissah, Miss Côte d'Ivoire/France 2024, explique, elle, vouloir aider à "briser le tabou" de l'endométriose - une maladie se traduisant habituellement par de fortes douleurs lors des règles et/ou par des troubles de la fertilité - dans son pays d'origine.

Dans la foule l'écoutent Miss Peul, Miss et Mister beauté africaine mais aussi nombre de Miss africaines de France ou leurs dauphines : Sénégal, Mali, Togo, Gambie, et des deux Congo.

Amissah concourra, en juin, à l'élection de Miss Côte d'Ivoire à Abidjan. Elle y rêve déjà d'un nouveau succès. "Je suis fière d'être Ivoirienne. Je suis aussi fière d'être Française, lance-t-elle. Mais je suis surtout fière de pouvoir représenter la Côte d'Ivoire à l'international."